lundi 25 janvier 2010

Je carte, tu cartes

Une carte de remerciement.

Oui oui, vous m'avez bien compris: je vous parle de carte de remerciement. 100 cartes de remerciement, en fait, à thématique de Noël parce que des circonstances innommables nous ont empêchés de les envoyer avant, mais même la thématique en question est devenue tellement "too late" qu'il serait moins gênant de les envoyer à Noël prochain. Bref.

Je me sentais toute créatrice en me disant que j'allais écrire des messages personnalisés (variant de 5 à 10 lignes) pour chacune des cartes. Ah ha, comme c'est drôle! m'exclamai-je en ce soir du 24 janvier, tandis que j'écrivais la 50e carte. Des messages personnalisés! Des adresses à retrouver! Des excuses à formuler! Toutes des rimes que je ne pouvais tout simplement plus endurer (!). Futurs mariés, je vous recommande ceci: écrivez donc vos enveloppes de cartes de remerciement en même temps que les enveloppes de faire-part... Si simple, so clever. Si loin de l'horreur humiliative qui m'attends à présent.

Environ 25 cartes ont été envoyées dans le temps de Noël, donc dans un délai thématique raisonnable. les 75 autres personnes doivent sérieusement se demander ce qu'on fou. Surtout si elles connaissent quelqu'un qui a reçu une carte. Soupir. Des cartes à thématique de Noël. C'était une si brillante idée.

Mais souhaiter "Bonne Année!" en février, not so cool.

Entre la recherche d'emploi infructueuse, et les impossibles monstres des classes où je fais de la suppléance, j'ai passé tout le mois de janvier à repousser les cartes. Cartes, cartes, cartes. Demain, après-demain, en fin de semaine? Ménage récurrent, lavage urgent, n'importe quoi mais pas les cartes. Passé Noël. Pas rap' dans l'dec', fak ta gu'....

- A'ec ton ket' su' ta pout', dirait MH.

Pour ceux qui ont eu leur carte, eh bien... C'est un hasard. Soyez-en content. Pour ceux qui la recevront bientôt... Ne m'en reparlez jamais, d'accord? Sauf pour me dire comme elle était belle. Parce que vraiment, elles sont magnifiques ces cartes.

Mon mari lit présentement son livre de psychophysiologie, ce qui est infiniment plus pertinent que d'écrire dans un blogue, mais je ne l'envie pas du tout. Quel est votre avis? Devrais-je lire, moi aussi, des analyses littéraires, pour me remettre dans le bain avant de me retrouver, sans mantibule (i.e. démantibulée) dans une maîtrise mcgillienne bien au-delà de mes actuelles capacités?

Propédeutique, me voici!

Pour ce qui est des cartes... J'en garderai une dans ma poche, et si nous nous croisons, vous n'aurez qu'à me la demander en personne.

Sinon, en voici un extrait semi-personnalisé:

"Février est à nos portes, mais ce n'est pas ce qui nous empêcherait de vous souhaiter la bonne année!! Nous profitons de ces temps post-festifs pour vous remercier de votre présence à notre mariage, et vous envoyons nos meilleurs voeux pour 2010. Santé et bonheur - Monsieur V. et Madame B."

dimanche 17 janvier 2010

Job-less voyeurs

It has happened again! We thought they were fighting, or sick, maybe not even the same couple we knew before. But tonight, our neighbors have once more graced us with a live sexually-themed show, unbeknownst to them of course.


Actually, it was only "Okay-looking Naked Guy" this time. Going at it all alone. It was quite a strange scene to witness from an outsider's viewpoint I guess. You judge:


(Me brushing my teeth carefully, because I went to the dentist on Monday and I'm all paranoid and full of culpability for not having been there for three years, mainly because I had my wisdom teeth removed, and am thus thoroughly traumatized)
Mr V. (from the kitchen): Ohhh someone's masturbating!
Me: YOU'RE KIDDING (rushes over) Geez, that's not a pretty sight.
Mr V. : At least he has a nice penis... Oh look, he even has a little movie on his laptop.
Me:  Too much: I'm going back to my teeth brushing (goes back into the bathroom)


Mr.V (from the kitchen): He's pulling out some tissues, I think the end is near.
Me: Ugh! (comes back)
("Okay-looking Naked Guy" ejaculates on the tissues, which he has disposed on his belly. He then closes his laptop, slips on a slip and goes into the next room and out of sight. I finish brushing my teeth while Mr. V. resumes his strenuous face-washing).


I must say, we don't look into our neighbors' bedroom all day, waiting for them to close the shades (which are totally ineffective: to all those bamboo-blinds owners out there, please listen carefully... you can SEE THROUGH them if it's dark out and your lights are open. You're only fooling yourself into thinking that because you can't see outside, we can't see you. Like those toddlers who think if they cover their eyes they become invisible) cough cough, as I was saying, waiting for them to close the shades so that we can watch them doggy-style. It just so happens that their bedroom window is directly in front of our kitchen window... So we're pretty much OBLIGED to watch them... Aren't we?

We've discussed trying to send them a coded message to inform them of the apparent uselessness of their window treatments. Our friends have suggested we catch the act on tape and then deposit said tape in their mailbox with a message like "YOU'RE ON CANDID CAMERA!". Or that we take pictures and write a card saying "Yes, we can see you. Stop pulling your blinds down, it's useless." But they'd know it was us, and had we told them about it the first time we saw them, it would have been okay. Now it's like saying "We've been watching you give us free porn for 6 months, now you're boring, so just change your drapes already."

So there you have it.

Thing is, besides Mr.V studying all the time, and myself looking for a job 24/7, we don't do much around here. So there's plenty of time to think about our ridiculously absurd situation... Including the fact that we were lucky enough to find a great apartment with a great view.

Cheers!





mardi 12 janvier 2010

Inspiration et esthétique

Ce blog est destiné aux banalités du quotidien qui acquièrent une valeur nouvelle (positive ou négative) suite aux vœux sacrés du mariage. Aujourd’hui, mon trajet quotidien en transports en commun jusqu’à l’université m’a inspiré pour le prochain thème.

On m’avait prévenu des irritants classiques de la cohabitation tels que le ménage et le budget. J’étais préparé à cela et je le gère plutôt bien (opinion peu partagée). Cependant, personne ne m’avait parlé de l’irritant # 1 : le bâillement. Depuis le mariage, j’ai développé une sévère aversion pour ce curieux phénomène. J’ignore l’origine de ce mépris pour l’exhibition de la cavité buccale. Toutefois, cela me semble compréhensible: le bâillement représente l’une des contorsions faciales les moins esthétiques et, bien souvent, est accompagné d’un bruit qui devrait être réservé à des activités soit d’excrétion, soit de coït. Même les fins traits de Zac Efron doivent devenir grossiers lorsque soumis à cet acte.

Bien qu’elle me trouve un peu dérangé, Madame B. est compréhensive et tente de dissimuler ses bâillements (tâche qui demande beaucoup d’adresse). La manœuvre est encore fragile et donne souvent lieu à un étrange rictus. J’y vois une manifestation vraiment unique d’amour.

Je disais que mon trajet d’autobus m’avait inspiré sur ce thème. Je m’explique. Ce matin, à proximité de moi, un jeune homme s’adonnait au palmarès du bâillement. J’étais aux premières loges du comportement réflexe le plus disgracieux qui soit. 13 bâillements en 10 minutes, d’une durée moyenne approximative de 10 secondes chacun. Il a donc passé un peu plus du cinquième du voyage à bâiller. Élégant. Pour me calmer, j’ai tenté d’expliquer son comportement. J’en suis venu à trois hypothèses :

1.L’individu est étudiant en anthropologie et réalise depuis peu son insignifiance. Les vagues contagieuses de bâillements qu’il initie dans l’autobus génèrent un sentiment de contrôle sur son environnement.
2. Dans un bus, l’air ambiant est le seul objet socialement acceptable par lequel il peut stimuler la zone érogène orale sur laquelle il est fixé.
3. L’étudiant se rend à un cours de recherche bibliothécaire. Par conditionnement classique, l’autobus agit comme signal d’un état d’endormissement. La réponse conditionnée est une tentative vaine et exagérée de rétablissement de la vigilance : le bâillement.

Le bâilleur anonyme se joint à Mme B. pour dire : «psycho crap».

dimanche 10 janvier 2010

Lit conjugal: mutinerie

Jeunes et nouvellement mariés, nous nous sommes investis d'une tâche herculéenne: démentir la croyance bien acceptée que la routine est le sceau de l'ennui. Il y a dans le cocooning de quoi satisfaire les esprits les plus cyniques. Premier thème: le lit conjugal.

On m'avait parlé de l'immuabilité du choix du bord de lit. Le contrat de mariage aurait en effet pour clause l'adhésion définitive à la literie côté cour ou jardin. Récemment, j'ai transgressé cette loi. Toujours, je m'étais endormi à la gauche du lit. Mais un soir, sans raison, j'ai visité la droite. Ma conjointe ne se doutait pas qu'en respectant mon sommeil, elle consentait à la perte de ses droits sur ce côté. Bien entendu, ce n'était pas un consentement libre et éclairé. Toutefois, Dieu merci, il n'y a pas d'Ordre professionnel des dormeurs pour la protéger.

J'ai l'impression de vivre un tabou de l'ordre de l'infidélité ou de l'échangisme. Chaque soir, je glisse sous les draps, appréciant la nouveauté des plis et l'angle de vue inédit sur la chambre. Je sens l'appel de la gauche et le froissement réprobateur des tissus de l'ouest. Trop tard, je sais que j'ai rencontré le bon bord. Mon bord. Chaque sieste est maintenant le rappel du bienfait de l'exploration. «Que ce garçon est inhibé pour trouver stimulants les enjeux géographiques de son matelas», vous dîtes-vous. Eh bien... ouais. Certains vivent la transgression des frontières de la légalité, de la fidélité, de l'hétéronormativité ou de la santé mentale. Pour moi, c'est la couche.

Bien entendu, toute cette histoire de coup de foudre avec le demi-lit relève a priori de la métaphysique, ce qui est irrecevable lors d'éventuels pourparlers avec madame B. J'adopte donc la thèse selon laquelle mon affection pour le côté droit est la manifestation de la dominance de mon hémisphère cérébral droit (mes aptitudes visuo-spatiales supérieures aux siennes se révèlent dans la conduite automobile) et de mes positions politiques légèrement plus conservatrices. «Psycho crap», dit-elle.
 
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