Un atelier sur la sexualité se donnait cette semaine à l'école primaire où Madame B. enseigne. Il y a eu un micro-scandale chez les parents en raison d'une rumeur voulant que les enfants de sixième année apprendraient à mettre un condom. J'ai été surpris de la forte réaction à cette rumeur parce que, pour ma part, c'est à cet âge que j'ai reçu ces informations. L'histoire n'est pas banale.
J'avais onze ans et mes préoccupations concernaient davantage les jeux vidéos que les filles. Donc, dans la mesure où aucune de mes compagnes de classe ne s'appelait Zelda, l'entrejambe n'était pas sollicité. C'est dans cette quiétude hormonale que je vis entrer dans la classe l'intervenant chargé de l'atelier sexualité. Vêtu d'un habit noir, élégant mais sévère, il avait à la main une valise en aluminium chromé (comme celles qui sont reliées au poignet par des menottes). Elle était verrouillée. La tension était palpable. L'homme ouvrit cérémonieusement la chose. Je crois qu'un élève s'est évanoui. L'intérieur était tapissé d'un velours noir épousant la forme de divers objets. Autrefois, cette valise avait certainement renfermé une arme à feu et ses accessoires. Elle avait été récupérée pour abriter stérilets, condoms, mousses spermicides et autres contraceptifs.
J'en conclus trois choses:
1. Les contraceptifs se vendent dans des valises d'aluminium chromé.
2. Se promener avec un condom sur soi est aussi banal que de traîner dans son jeans un 9 mm.
3. La contraception est un domaine de trafic dangereux.
L'année suivante, dans le cadre d'une campagne préventive, des intervenants distribuaient des condoms gratuits. J'ai paniqué, je ne voulais pas être intégré au cartel Trojan. Augmentation des rythmes respiratoire et cardiaque, dilatation des pupilles, transpiration... L'intervenante a certainement cru que j'étais sexuellement excité à la seule vue du préservatif. Elle me regarda avec un sourire de «Toi, tu vas être précoce.».
Bref, si vous voulez aider les enfants, parlez de sexualité tant que vous voulez. Mais, n'utilisez pas une valise de chrome argenté.
samedi 17 avril 2010
mercredi 7 avril 2010
Hygrométrie sociale
À mon grand désarroi, la documentation en psychologie concède aux premières impressions un rôle assez important dans l'issue des rencontres. Soyez donc heureuses, belles et éloquentes personnes, car vous avez une avance réelle sur le bégayeur, le timide et le laid. À cet égard, je suis fort reconnaissant de ne plus en être à mes premiers moments avec Madame B., laquelle est belle et éloquente. En effet, ces premiers moments me semblaient être une lutte des plus inégales. J'aurais tant aimé que le dandysme soit d'actualité. Ainsi, j'aurais pu recourir de façon légitime à tous les artifices de l'apparence, sans être taxé de snobisme, afin de rejoindre l'élégance naturelle de ma femme.
Aujourd'hui mariés, nos compétences en matière de première impression ne sont guère plus égales. Voici un épisode récent qui le dénote clairement et tristement :
Madame B. rencontre un de mes compagnons de classe. En deux minutes, elle identifie quatre points communs et diagnostique précisément son type d'humour. L'interlocuteur est charmé et alimente la conversation. Elle complimente avec justesse, elle critique avec esprit, elle rit en musique. Je regarde avec fascination ces façons qui m'avaient foudroyé il y a quelques années.
Lorsque le temps écoulé sans intervention de ma part rend ma présence étrange, l'étudiant se tourne vers moi pour me saluer. Je ressens la menace. Mes pires craintes sont confirmées lorsque je le vois élever sa main haut dans les airs. Cette abduction aurait été une magnifique amorce pour une gifle, ce que j'aurais d'ailleurs préféré. Une gifle est certes douloureuse (ask Barney), mais courte. Malheureusement, le mouvement m'étant adressé est plutôt le signal d'une poignée de main complexe, longue et humiliante. Vous en connaissez certainement la chorégraphie : vous devez faire claquer votre main dans celle de l'autre («clac»), puis faire une rotation de la paume jusqu'à ce que les pouces s'entrecroisent («swip»). Ensuite, il vous faut retirer la main en glissant les doigts («slip»), puis cogner gentiment vos jointures, points fermés («koc»).
La complexité de la chose génère chez moi une angoisse qui active un ridicule et inutile mécanisme d'humidification des paumes. Alors, le «clac-swip-slip-koc» se transforme en «smack-slash-slurp-plush». Or, l'amitié fait exception aux nombreuses choses dont l'humidité favorise la croissance.
L'étudiant regarde avec un étonnement dédaigneux Madame B., ne concevant pas qu'une interlocutrice si agréable fréquente une telle moiteur. Il prend donc congé de nous avec un empressement tout hygiénique.
De nouveau, j'ai souhaité ardemment être un dandy. Alors, je porterais des gants et j'aurais abondance d'amis.
Aujourd'hui mariés, nos compétences en matière de première impression ne sont guère plus égales. Voici un épisode récent qui le dénote clairement et tristement :
Madame B. rencontre un de mes compagnons de classe. En deux minutes, elle identifie quatre points communs et diagnostique précisément son type d'humour. L'interlocuteur est charmé et alimente la conversation. Elle complimente avec justesse, elle critique avec esprit, elle rit en musique. Je regarde avec fascination ces façons qui m'avaient foudroyé il y a quelques années.
Lorsque le temps écoulé sans intervention de ma part rend ma présence étrange, l'étudiant se tourne vers moi pour me saluer. Je ressens la menace. Mes pires craintes sont confirmées lorsque je le vois élever sa main haut dans les airs. Cette abduction aurait été une magnifique amorce pour une gifle, ce que j'aurais d'ailleurs préféré. Une gifle est certes douloureuse (ask Barney), mais courte. Malheureusement, le mouvement m'étant adressé est plutôt le signal d'une poignée de main complexe, longue et humiliante. Vous en connaissez certainement la chorégraphie : vous devez faire claquer votre main dans celle de l'autre («clac»), puis faire une rotation de la paume jusqu'à ce que les pouces s'entrecroisent («swip»). Ensuite, il vous faut retirer la main en glissant les doigts («slip»), puis cogner gentiment vos jointures, points fermés («koc»).
La complexité de la chose génère chez moi une angoisse qui active un ridicule et inutile mécanisme d'humidification des paumes. Alors, le «clac-swip-slip-koc» se transforme en «smack-slash-slurp-plush». Or, l'amitié fait exception aux nombreuses choses dont l'humidité favorise la croissance.
L'étudiant regarde avec un étonnement dédaigneux Madame B., ne concevant pas qu'une interlocutrice si agréable fréquente une telle moiteur. Il prend donc congé de nous avec un empressement tout hygiénique.
De nouveau, j'ai souhaité ardemment être un dandy. Alors, je porterais des gants et j'aurais abondance d'amis.
mercredi 10 mars 2010
Fratrie en traque
Madame B. et moi sommes revenus du Mexique lundi dernier. Le voyage de noces tardif a tenu ses promesses : soleil chaud, sable blanc, repos, embrassades, lecture et nourriture. Beau programme pour un jeune couple. Cependant, tout cela devient légèrement «creepy» si l’on substitue le duo amoureux par une sœur et son petit frère. Et pourtant, un nombre ridicule de Mexicains ont demandé à mon épouse si son petit frère, c’est-à-dire moi, parlait un aussi excellent espagnol qu’elle. La chose était d’autant plus frustrante que, justement, mon espagnol est pitoyable. Impossible alors de corriger l’erreur en adoptant une voix grave et assurée. Essayez de paraître mature simplement en souriant.
L’erreur est toutefois compréhensible. Elle a d’ailleurs été commise à quelques reprises au Québec. Un exemple classique : une serveuse me demande, en regardant madame B., si je prends également du café. Oui oui, merci, le lait au chocolat ne goûte pas la même chose à 21 ans. Compréhensible, je disais donc, parce que j’ai l’air plus jeune que mon âge et que la tenue de plage n’aidait en rien ma cause.
Vous n’êtes pas sans connaître notre besoin irrépressible de communiquer nos moindres anecdotes, tel que l’incident sœur-petit frère. Or, pendant une semaine en Amérique centrale, pas moyen de nous soulager. Oh, ce n’est pas les Québécois qui manquaient. Régulièrement, des «Crisse, check ça!» se faisaient entendre. Mais, au risque de paraître prétentieux, notre désir était de nous rapprocher d’un autre type de touriste. Type qui ne nous jugerait pas pour avoir réservé entièrement nos bagages à main pour nos livres. Il y avait bien quelques lecteurs sur la plage, mais les biographies du genre «L’énigmatique Céline Dion» ou «Dominique Bertrand démaquillée» ne nous rassuraient pas. C’est alors que nous avons aperçu un jeune couple homosexuel fort prometteur, les jugeant selon leurs romans policiers, leur style vestimentaire et leur revers au tennis. Madame B. et moi nous mîmes alors en chasse à l’homme… littéralement. Nous élaborâmes un système de bruits animaux pour nous avertir mutuellement de leur présence, «under cover». Connaître leurs déplacements n’était pas suffisant; il fallait prendre contact avec green et blue bird (leurs noms de code). La chose n’était pas facile. La façon d’aborder un inconnu a toujours été pour moi un mystère, et je me doutais bien que «Hey, joli revers.» n’était pas une introduction gagnante. Ma seule stratégie aura été de tenter d’attirer leur attention par la consommation d’un nombre raisonnable de «girly drinks», faisant ainsi honneur à Marshall. Mais en vain, ils repartirent sans connaître la fabuleuse madame B. et son petit frère.
L’erreur est toutefois compréhensible. Elle a d’ailleurs été commise à quelques reprises au Québec. Un exemple classique : une serveuse me demande, en regardant madame B., si je prends également du café. Oui oui, merci, le lait au chocolat ne goûte pas la même chose à 21 ans. Compréhensible, je disais donc, parce que j’ai l’air plus jeune que mon âge et que la tenue de plage n’aidait en rien ma cause.
Vous n’êtes pas sans connaître notre besoin irrépressible de communiquer nos moindres anecdotes, tel que l’incident sœur-petit frère. Or, pendant une semaine en Amérique centrale, pas moyen de nous soulager. Oh, ce n’est pas les Québécois qui manquaient. Régulièrement, des «Crisse, check ça!» se faisaient entendre. Mais, au risque de paraître prétentieux, notre désir était de nous rapprocher d’un autre type de touriste. Type qui ne nous jugerait pas pour avoir réservé entièrement nos bagages à main pour nos livres. Il y avait bien quelques lecteurs sur la plage, mais les biographies du genre «L’énigmatique Céline Dion» ou «Dominique Bertrand démaquillée» ne nous rassuraient pas. C’est alors que nous avons aperçu un jeune couple homosexuel fort prometteur, les jugeant selon leurs romans policiers, leur style vestimentaire et leur revers au tennis. Madame B. et moi nous mîmes alors en chasse à l’homme… littéralement. Nous élaborâmes un système de bruits animaux pour nous avertir mutuellement de leur présence, «under cover». Connaître leurs déplacements n’était pas suffisant; il fallait prendre contact avec green et blue bird (leurs noms de code). La chose n’était pas facile. La façon d’aborder un inconnu a toujours été pour moi un mystère, et je me doutais bien que «Hey, joli revers.» n’était pas une introduction gagnante. Ma seule stratégie aura été de tenter d’attirer leur attention par la consommation d’un nombre raisonnable de «girly drinks», faisant ainsi honneur à Marshall. Mais en vain, ils repartirent sans connaître la fabuleuse madame B. et son petit frère.
mardi 2 février 2010
Sound and light
Hear me, almighty ones who have known the overbearing power of the migraine,
I stand before thee, a lonely, sick soul having to endure the pain of the great one, combined (of course) with "that time of the month" and, as I am very lucky, the beggining of a cold.
It would be okay, yes, it would.
But that son of a b**** downstairs decided it would be fun to play his most bass-filled music.
Is it something I did? Something I said? Did I offend the gods by asking them to help me find an earth-bound job?
I seriously want to kill somebody right now. KILL! KILL!
I should've stayed in the bathtub... Apparently the room under my bedroom is a disco or something. And you know, almighty ones, that "normal" sound is a hundred times hightened when a migraine is involved. And the light of day is just killing me.
Good for me, I've started reading a book called "Women who run with the wolves: Myths and stories of the Wild Woman archetype", which is about releasing the inner Wild Woman to regain power over one's life. Well, it's not all about that, but I think that sums it up. Anyways.
Oh, now the neighbor over me has decided it would be a good time to try out the creaking floor. As in, "let's jump up and down to see where it creaks the most!"
Je devrais l'enregistrer, c'est dément.
Oh wow, now it's the vacuum-cleaner. Kill! Kill!!
*Focus* I've read a little about the author of the book, Clarissa Pinkola Estes, and she seems to be very intellectual woman, with many an arrow in her quiver. But the book does have a little psycho-crap feeling to it, so I'm trying to stay above the whole "let's connect with our long-forgotten selves" thing because I don't want to be one of those naive women who get "tangled" up in self-help books and are ultimately deceived. But I'm very into jungian theory, in which Ms. Estes is an expert, so I'm reading on.
I can even hear the lyrics to the songs downstairs. That's either very acute hearing, or just really, really lound music...
Monsieur V. doesn't mind the music downstairs, which we hear very often (but usually not so lound, I must say). He can just tune it out of his head, it's awesome. For him. I so-often wonder if he can tune me out when I'm talking...
That's another story, I guess.
I stand before thee, a lonely, sick soul having to endure the pain of the great one, combined (of course) with "that time of the month" and, as I am very lucky, the beggining of a cold.
It would be okay, yes, it would.
But that son of a b**** downstairs decided it would be fun to play his most bass-filled music.
Is it something I did? Something I said? Did I offend the gods by asking them to help me find an earth-bound job?
I seriously want to kill somebody right now. KILL! KILL!
I should've stayed in the bathtub... Apparently the room under my bedroom is a disco or something. And you know, almighty ones, that "normal" sound is a hundred times hightened when a migraine is involved. And the light of day is just killing me.
Good for me, I've started reading a book called "Women who run with the wolves: Myths and stories of the Wild Woman archetype", which is about releasing the inner Wild Woman to regain power over one's life. Well, it's not all about that, but I think that sums it up. Anyways.
Oh, now the neighbor over me has decided it would be a good time to try out the creaking floor. As in, "let's jump up and down to see where it creaks the most!"
Je devrais l'enregistrer, c'est dément.
Oh wow, now it's the vacuum-cleaner. Kill! Kill!!
*Focus* I've read a little about the author of the book, Clarissa Pinkola Estes, and she seems to be very intellectual woman, with many an arrow in her quiver. But the book does have a little psycho-crap feeling to it, so I'm trying to stay above the whole "let's connect with our long-forgotten selves" thing because I don't want to be one of those naive women who get "tangled" up in self-help books and are ultimately deceived. But I'm very into jungian theory, in which Ms. Estes is an expert, so I'm reading on.
I can even hear the lyrics to the songs downstairs. That's either very acute hearing, or just really, really lound music...
Monsieur V. doesn't mind the music downstairs, which we hear very often (but usually not so lound, I must say). He can just tune it out of his head, it's awesome. For him. I so-often wonder if he can tune me out when I'm talking...
That's another story, I guess.
lundi 25 janvier 2010
Je carte, tu cartes
Une carte de remerciement.
Oui oui, vous m'avez bien compris: je vous parle de carte de remerciement. 100 cartes de remerciement, en fait, à thématique de Noël parce que des circonstances innommables nous ont empêchés de les envoyer avant, mais même la thématique en question est devenue tellement "too late" qu'il serait moins gênant de les envoyer à Noël prochain. Bref.
Je me sentais toute créatrice en me disant que j'allais écrire des messages personnalisés (variant de 5 à 10 lignes) pour chacune des cartes. Ah ha, comme c'est drôle! m'exclamai-je en ce soir du 24 janvier, tandis que j'écrivais la 50e carte. Des messages personnalisés! Des adresses à retrouver! Des excuses à formuler! Toutes des rimes que je ne pouvais tout simplement plus endurer (!). Futurs mariés, je vous recommande ceci: écrivez donc vos enveloppes de cartes de remerciement en même temps que les enveloppes de faire-part... Si simple, so clever. Si loin de l'horreur humiliative qui m'attends à présent.
Environ 25 cartes ont été envoyées dans le temps de Noël, donc dans un délai thématique raisonnable. les 75 autres personnes doivent sérieusement se demander ce qu'on fou. Surtout si elles connaissent quelqu'un qui a reçu une carte. Soupir. Des cartes à thématique de Noël. C'était une si brillante idée.
Mais souhaiter "Bonne Année!" en février, not so cool.
Entre la recherche d'emploi infructueuse, et les impossibles monstres des classes où je fais de la suppléance, j'ai passé tout le mois de janvier à repousser les cartes. Cartes, cartes, cartes. Demain, après-demain, en fin de semaine? Ménage récurrent, lavage urgent, n'importe quoi mais pas les cartes. Passé Noël. Pas rap' dans l'dec', fak ta gu'....
- A'ec ton ket' su' ta pout', dirait MH.
Pour ceux qui ont eu leur carte, eh bien... C'est un hasard. Soyez-en content. Pour ceux qui la recevront bientôt... Ne m'en reparlez jamais, d'accord? Sauf pour me dire comme elle était belle. Parce que vraiment, elles sont magnifiques ces cartes.
Mon mari lit présentement son livre de psychophysiologie, ce qui est infiniment plus pertinent que d'écrire dans un blogue, mais je ne l'envie pas du tout. Quel est votre avis? Devrais-je lire, moi aussi, des analyses littéraires, pour me remettre dans le bain avant de me retrouver, sans mantibule (i.e. démantibulée) dans une maîtrise mcgillienne bien au-delà de mes actuelles capacités?
Propédeutique, me voici!
Pour ce qui est des cartes... J'en garderai une dans ma poche, et si nous nous croisons, vous n'aurez qu'à me la demander en personne.
Sinon, en voici un extrait semi-personnalisé:
"Février est à nos portes, mais ce n'est pas ce qui nous empêcherait de vous souhaiter la bonne année!! Nous profitons de ces temps post-festifs pour vous remercier de votre présence à notre mariage, et vous envoyons nos meilleurs voeux pour 2010. Santé et bonheur - Monsieur V. et Madame B."
Oui oui, vous m'avez bien compris: je vous parle de carte de remerciement. 100 cartes de remerciement, en fait, à thématique de Noël parce que des circonstances innommables nous ont empêchés de les envoyer avant, mais même la thématique en question est devenue tellement "too late" qu'il serait moins gênant de les envoyer à Noël prochain. Bref.
Je me sentais toute créatrice en me disant que j'allais écrire des messages personnalisés (variant de 5 à 10 lignes) pour chacune des cartes. Ah ha, comme c'est drôle! m'exclamai-je en ce soir du 24 janvier, tandis que j'écrivais la 50e carte. Des messages personnalisés! Des adresses à retrouver! Des excuses à formuler! Toutes des rimes que je ne pouvais tout simplement plus endurer (!). Futurs mariés, je vous recommande ceci: écrivez donc vos enveloppes de cartes de remerciement en même temps que les enveloppes de faire-part... Si simple, so clever. Si loin de l'horreur humiliative qui m'attends à présent.
Environ 25 cartes ont été envoyées dans le temps de Noël, donc dans un délai thématique raisonnable. les 75 autres personnes doivent sérieusement se demander ce qu'on fou. Surtout si elles connaissent quelqu'un qui a reçu une carte. Soupir. Des cartes à thématique de Noël. C'était une si brillante idée.
Mais souhaiter "Bonne Année!" en février, not so cool.
Entre la recherche d'emploi infructueuse, et les impossibles monstres des classes où je fais de la suppléance, j'ai passé tout le mois de janvier à repousser les cartes. Cartes, cartes, cartes. Demain, après-demain, en fin de semaine? Ménage récurrent, lavage urgent, n'importe quoi mais pas les cartes. Passé Noël. Pas rap' dans l'dec', fak ta gu'....
- A'ec ton ket' su' ta pout', dirait MH.
Pour ceux qui ont eu leur carte, eh bien... C'est un hasard. Soyez-en content. Pour ceux qui la recevront bientôt... Ne m'en reparlez jamais, d'accord? Sauf pour me dire comme elle était belle. Parce que vraiment, elles sont magnifiques ces cartes.
Mon mari lit présentement son livre de psychophysiologie, ce qui est infiniment plus pertinent que d'écrire dans un blogue, mais je ne l'envie pas du tout. Quel est votre avis? Devrais-je lire, moi aussi, des analyses littéraires, pour me remettre dans le bain avant de me retrouver, sans mantibule (i.e. démantibulée) dans une maîtrise mcgillienne bien au-delà de mes actuelles capacités?
Propédeutique, me voici!
Pour ce qui est des cartes... J'en garderai une dans ma poche, et si nous nous croisons, vous n'aurez qu'à me la demander en personne.
Sinon, en voici un extrait semi-personnalisé:
"Février est à nos portes, mais ce n'est pas ce qui nous empêcherait de vous souhaiter la bonne année!! Nous profitons de ces temps post-festifs pour vous remercier de votre présence à notre mariage, et vous envoyons nos meilleurs voeux pour 2010. Santé et bonheur - Monsieur V. et Madame B."
dimanche 17 janvier 2010
Job-less voyeurs
It has happened again! We thought they were fighting, or sick, maybe not even the same couple we knew before. But tonight, our neighbors have once more graced us with a live sexually-themed show, unbeknownst to them of course.
Actually, it was only "Okay-looking Naked Guy" this time. Going at it all alone. It was quite a strange scene to witness from an outsider's viewpoint I guess. You judge:
(Me brushing my teeth carefully, because I went to the dentist on Monday and I'm all paranoid and full of culpability for not having been there for three years, mainly because I had my wisdom teeth removed, and am thus thoroughly traumatized)
Mr V. (from the kitchen): Ohhh someone's masturbating!
Me: YOU'RE KIDDING (rushes over) Geez, that's not a pretty sight.
Mr V. : At least he has a nice penis... Oh look, he even has a little movie on his laptop.
Me: Too much: I'm going back to my teeth brushing (goes back into the bathroom)
Mr.V (from the kitchen): He's pulling out some tissues, I think the end is near.
Me: Ugh! (comes back)
("Okay-looking Naked Guy" ejaculates on the tissues, which he has disposed on his belly. He then closes his laptop, slips on a slip and goes into the next room and out of sight. I finish brushing my teeth while Mr. V. resumes his strenuous face-washing).
I must say, we don't look into our neighbors' bedroom all day, waiting for them to close the shades (which are totally ineffective: to all those bamboo-blinds owners out there, please listen carefully... you can SEE THROUGH them if it's dark out and your lights are open. You're only fooling yourself into thinking that because you can't see outside, we can't see you. Like those toddlers who think if they cover their eyes they become invisible) cough cough, as I was saying, waiting for them to close the shades so that we can watch them doggy-style. It just so happens that their bedroom window is directly in front of our kitchen window... So we're pretty much OBLIGED to watch them... Aren't we?
We've discussed trying to send them a coded message to inform them of the apparent uselessness of their window treatments. Our friends have suggested we catch the act on tape and then deposit said tape in their mailbox with a message like "YOU'RE ON CANDID CAMERA!". Or that we take pictures and write a card saying "Yes, we can see you. Stop pulling your blinds down, it's useless." But they'd know it was us, and had we told them about it the first time we saw them, it would have been okay. Now it's like saying "We've been watching you give us free porn for 6 months, now you're boring, so just change your drapes already."
So there you have it.
Thing is, besides Mr.V studying all the time, and myself looking for a job 24/7, we don't do much around here. So there's plenty of time to think about our ridiculously absurd situation... Including the fact that we were lucky enough to find a great apartment with a great view.
Cheers!
Mr V. (from the kitchen): Ohhh someone's masturbating!
Me: YOU'RE KIDDING (rushes over) Geez, that's not a pretty sight.
Mr V. : At least he has a nice penis... Oh look, he even has a little movie on his laptop.
Me: Too much: I'm going back to my teeth brushing (goes back into the bathroom)
Mr.V (from the kitchen): He's pulling out some tissues, I think the end is near.
Me: Ugh! (comes back)
("Okay-looking Naked Guy" ejaculates on the tissues, which he has disposed on his belly. He then closes his laptop, slips on a slip and goes into the next room and out of sight. I finish brushing my teeth while Mr. V. resumes his strenuous face-washing).
I must say, we don't look into our neighbors' bedroom all day, waiting for them to close the shades (which are totally ineffective: to all those bamboo-blinds owners out there, please listen carefully... you can SEE THROUGH them if it's dark out and your lights are open. You're only fooling yourself into thinking that because you can't see outside, we can't see you. Like those toddlers who think if they cover their eyes they become invisible) cough cough, as I was saying, waiting for them to close the shades so that we can watch them doggy-style. It just so happens that their bedroom window is directly in front of our kitchen window... So we're pretty much OBLIGED to watch them... Aren't we?
We've discussed trying to send them a coded message to inform them of the apparent uselessness of their window treatments. Our friends have suggested we catch the act on tape and then deposit said tape in their mailbox with a message like "YOU'RE ON CANDID CAMERA!". Or that we take pictures and write a card saying "Yes, we can see you. Stop pulling your blinds down, it's useless." But they'd know it was us, and had we told them about it the first time we saw them, it would have been okay. Now it's like saying "We've been watching you give us free porn for 6 months, now you're boring, so just change your drapes already."
So there you have it.
Thing is, besides Mr.V studying all the time, and myself looking for a job 24/7, we don't do much around here. So there's plenty of time to think about our ridiculously absurd situation... Including the fact that we were lucky enough to find a great apartment with a great view.
Cheers!
mardi 12 janvier 2010
Inspiration et esthétique
Ce blog est destiné aux banalités du quotidien qui acquièrent une valeur nouvelle (positive ou négative) suite aux vœux sacrés du mariage. Aujourd’hui, mon trajet quotidien en transports en commun jusqu’à l’université m’a inspiré pour le prochain thème.
On m’avait prévenu des irritants classiques de la cohabitation tels que le ménage et le budget. J’étais préparé à cela et je le gère plutôt bien (opinion peu partagée). Cependant, personne ne m’avait parlé de l’irritant # 1 : le bâillement. Depuis le mariage, j’ai développé une sévère aversion pour ce curieux phénomène. J’ignore l’origine de ce mépris pour l’exhibition de la cavité buccale. Toutefois, cela me semble compréhensible: le bâillement représente l’une des contorsions faciales les moins esthétiques et, bien souvent, est accompagné d’un bruit qui devrait être réservé à des activités soit d’excrétion, soit de coït. Même les fins traits de Zac Efron doivent devenir grossiers lorsque soumis à cet acte.
Bien qu’elle me trouve un peu dérangé, Madame B. est compréhensive et tente de dissimuler ses bâillements (tâche qui demande beaucoup d’adresse). La manœuvre est encore fragile et donne souvent lieu à un étrange rictus. J’y vois une manifestation vraiment unique d’amour.
Je disais que mon trajet d’autobus m’avait inspiré sur ce thème. Je m’explique. Ce matin, à proximité de moi, un jeune homme s’adonnait au palmarès du bâillement. J’étais aux premières loges du comportement réflexe le plus disgracieux qui soit. 13 bâillements en 10 minutes, d’une durée moyenne approximative de 10 secondes chacun. Il a donc passé un peu plus du cinquième du voyage à bâiller. Élégant. Pour me calmer, j’ai tenté d’expliquer son comportement. J’en suis venu à trois hypothèses :
1.L’individu est étudiant en anthropologie et réalise depuis peu son insignifiance. Les vagues contagieuses de bâillements qu’il initie dans l’autobus génèrent un sentiment de contrôle sur son environnement.
2. Dans un bus, l’air ambiant est le seul objet socialement acceptable par lequel il peut stimuler la zone érogène orale sur laquelle il est fixé.
3. L’étudiant se rend à un cours de recherche bibliothécaire. Par conditionnement classique, l’autobus agit comme signal d’un état d’endormissement. La réponse conditionnée est une tentative vaine et exagérée de rétablissement de la vigilance : le bâillement.
Le bâilleur anonyme se joint à Mme B. pour dire : «psycho crap».
On m’avait prévenu des irritants classiques de la cohabitation tels que le ménage et le budget. J’étais préparé à cela et je le gère plutôt bien (opinion peu partagée). Cependant, personne ne m’avait parlé de l’irritant # 1 : le bâillement. Depuis le mariage, j’ai développé une sévère aversion pour ce curieux phénomène. J’ignore l’origine de ce mépris pour l’exhibition de la cavité buccale. Toutefois, cela me semble compréhensible: le bâillement représente l’une des contorsions faciales les moins esthétiques et, bien souvent, est accompagné d’un bruit qui devrait être réservé à des activités soit d’excrétion, soit de coït. Même les fins traits de Zac Efron doivent devenir grossiers lorsque soumis à cet acte.
Bien qu’elle me trouve un peu dérangé, Madame B. est compréhensive et tente de dissimuler ses bâillements (tâche qui demande beaucoup d’adresse). La manœuvre est encore fragile et donne souvent lieu à un étrange rictus. J’y vois une manifestation vraiment unique d’amour.
Je disais que mon trajet d’autobus m’avait inspiré sur ce thème. Je m’explique. Ce matin, à proximité de moi, un jeune homme s’adonnait au palmarès du bâillement. J’étais aux premières loges du comportement réflexe le plus disgracieux qui soit. 13 bâillements en 10 minutes, d’une durée moyenne approximative de 10 secondes chacun. Il a donc passé un peu plus du cinquième du voyage à bâiller. Élégant. Pour me calmer, j’ai tenté d’expliquer son comportement. J’en suis venu à trois hypothèses :
1.L’individu est étudiant en anthropologie et réalise depuis peu son insignifiance. Les vagues contagieuses de bâillements qu’il initie dans l’autobus génèrent un sentiment de contrôle sur son environnement.
2. Dans un bus, l’air ambiant est le seul objet socialement acceptable par lequel il peut stimuler la zone érogène orale sur laquelle il est fixé.
3. L’étudiant se rend à un cours de recherche bibliothécaire. Par conditionnement classique, l’autobus agit comme signal d’un état d’endormissement. La réponse conditionnée est une tentative vaine et exagérée de rétablissement de la vigilance : le bâillement.
Le bâilleur anonyme se joint à Mme B. pour dire : «psycho crap».
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